C’est le temps des certitudes pour le petit prince de la variété française. Fort des près de deux millions d’exemplaires vendus de son précédent opus (
Caravane), Raphael assure que “
la terre est plate”, et ce nouvel album, enregistré des deux côtés de l’Atlantique par la crème des faiseurs de son, n’ébranlera pas la foi de ses fans. Tony Visconti d’un côté, Renaud Letang de l’autre, le triple-gagnant des Victoires de la musique 2006 a confié ses ritournelles à base d’accords simple et mineurs le plus souvent à deux arrangeurs émérites qui ont eux mêmes dirigé, sur
Je sais que la terre est plate, certains des meilleurs musiciens actuels. Ainsi, on retrouve Oli Le Baron à la guitare, Richard Kolinka à la batterie et Steve Nieve au piano. Avant tout, c’est la connexion avec l’équipe de David Bowie que Raphael confirme ici puisqu’après avoir requis les services de certains de ses musiciens (dont l’exceptionnel pianiste Mike Garson), il s’est cette fois entouré, en plus de Tony Visconti, de Gail Ann Dorsey (basse), Zachary Alford (batterie) et Carlos Alomar (guitare). Pour autant, Raphael Haroche ne sonne pas funky et il est même surprenant de voir à quel point sa personnalité musicale s’affirme, quel que soit le contexte. Dans la lignée de celles de
Caravane, des chansons comme
Le vent de l’hiver,
Le petit train,
Quand c’est toi qui conduis ou
Les limites du monde coulent d’une source à laquelle cet artiste majeur de la nouvelle chanson française, qui marche désormais dans les traces d’un Jean-Jacques Goldman et se distingue du troupeau de ses congénères par un indéniable talent pour s’entourer et un sens des mots aigu, semble adorer étancher sa soif. Gérard Manset, Stephan Eicher, Boris Bergman et Boris Abramov ont été sollicités pour renforcer une écriture encore viable cette fois, mais que Raphael devra ouvrir davantage, un jour ou l’autre, pour ne pas risquer de lasser ses amateurs les plus fidèles.