On l'avait laissé baignant en pleine «Lumière noire». Deux ans plus tard, on le retrouve en pleine explosion de vie. Avec «La Somone», Ycare jette une bombe dans le marasme musical. «La Somone » est un hymne à la joie, une célébration de la vie. Quand certains exhibent leurs doutes et leurs querelles intérieures, Ycare lui a choisi délibérément la fureur de vivre, l'envie d'en découdre, les émotions fortes et les cris du coeur. Démarrage en vol planant avec «Avenue», promenade élégiaque dans le monde des amoureux. Accélération dès le deuxième titre, «Pourvu que tu viennes», déclaration d'amour éruptive : à tout, Ycare ne cherche pas la demi-mesure, il se jette dans ses chansons comme certains sautent dans la foule. «Vu notre époque j'avais envie d'un troisième album joyeux» raconte l'intéressé. «Alors autant y aller à fond». Plus loin «Sors», 2ème single, possible prolongation de son «Lap dance» tant diffusé en 2011, est une invitation à rêver en dansant. Auteurcompositeur, Ycare affi rme sa plume quand il parle de lui-même. «Je n'ai jamais voulu grandir» clame-t-il en plein milieu du disque. Pas besoin de se pincer pour le croire. «Moi je voudrais que ça s'arrête, pourquoi mon corps ne suit pas ma tête ? Je n'ai jamais voulu grandir. et puis c'est moche quand on est grand, on ment on triche on devient méchant.» chante-t-il, pour mieux tenter d'arrêter le temps, de retrouver sa jeunesse là-bas, au Sénégal. Qu'il revisite dans «Adolescence» : «tes révolutions mes manquent, tes rébellions dociles, tes idées imbéciles qui ne l'étaient pas vraiment (.) avant je n'avais pas à choisir entre le devoir et le plaisir». Nostalgique mais lucide, Ycare n'est pas sans illusions pour autant. A ceux qui pensent que tout est foutu, il suffi t d'écouter «La Somone» pour s'injecter une haute dose de bonheur.