Alain Souchon, né Alain Kienast, est un auteur-compositeur-interprète et acteur français né le 27 mai 1944 à Casablanca au Maroc. Figure majeure de la chanson française depuis les années 1970, sa carrière est notamment marquée par sa collaboration avec Laurent Voulzy entamée en 1974. Il a vendu plus de 9 millions de disques1.
Alain Souchon est l'un des artistes les plus récompensés aux Victoires de la musique avec 9 trophées gagnés depuis 1986.
Alain Édouard Kienastn naît le 27 mai 1944 à Casablanca, dans une famille aisée d'origine suisse du côté maternel. Il porte d'abord le nom de son père officiel, Kienast, avant de prendre celui de son père biologique, Pierre Souchon, qui est l'amant, puis le second mari de sa mère Madeleine Lemaître. Il a quatre frères, deux demi-frères et une demi-sœur4.
Son père biologique est professeur d'anglais au lycée Claude-Bernard à Paris XVIe (qu'il évoque dans la chanson J'étais pas là sur l'album Toto 30 ans, rien que du malheur...) et sa mère romancière pour la collection Harlequinn , écrivant sous le pseudonyme de Nell Pierlain.
Il vit six mois à Casablanca au Maroc, puis passe son enfance à Paris et sept ans dans une pension en Suisse.
En 1959, sur la route du retour de vacances au ski, leur voiture est percutée par un camion ; son père biologique, Pierre Souchon, meurt sur le coup, alors qu'Alain n'a que quatorze ans. Cette disparition le marquera profondément et inspirera deux chansons, Dix-huit ans que je t'ai à l'œil parue en 1977 sur l'album Jamais content et La Ballade de Jim parue en 1985 sur l'album C'est comme vous voulez en 1985.
Élève distrait et rêveur, il a des résultats scolaires calamiteux, si bien qu'il est envoyé à quinze ans en pension dans l'École d'horlogerie de Cluses en Haute-Savoie (actuellement lycée Charles-Poncet) où son frère aîné, professeur d'anglais, est aussi guide de montagne. La famille connaît des difficultés financières et sa mère doit gagner sa vie en écrivant pour la collection Harlequin. Ne pouvant s'adapter au milieu des autres élèves, il se réfugie dans la poésie et finit par se faire renvoyer pour indiscipline. Il est envoyé par sa mère en 1961 dans un lycée français en Angleterre. Son inscription n'étant pas valide, il reste néanmoins sur place et y vit de petits boulots pendant dix-huit mois. C'est notamment en travaillant dans un pub qu'il développe son goût pour la chanson populaire. Il est surnommé le Frenchman. Certaines de ses rencontres lui donnent l'occasion de faire découvrir la chanson française (Georges Brassens, Guy Béart...) et lui permettent d'écouter le répertoire anglo-saxon. Il évoque ce passage de sa vie dans Londres sur Tamise sur l'album J'ai dix ans et dans la chanson Jamais content. Il rate son baccalauréat par correspondance trois fois6.
Rentré en France, il vit encore de petits boulots et tente sa chance dans la chanson en se produisant dans des salles parisiennes. En mai 1968, il choisit de quitter Paris. À son retour, il rencontre Françoise Villechevrolle qu'il épouse le 20 novembre 19717, qu'il surnomme Belote (prononcé « Bélote », dérivé de belle). En 1972, il a un fils, Pierre Souchon, qui formera plus tard le groupe Les Cherche Midi avec Julien Voulzy, fils de Laurent Voulzy. La même année, trois 45 tours sont publiés chez Pathé Marconi, mais sont des échecs8.