Deux ans après son Grand Prix triomphal, couronné d’un disque de platine et d’une double Victoire de la Musique (artiste masculin et album de l’année), Benjamin Biolay publie cette année le dixième album de sa discographie exemplaire, magnifiquement entamée il y a deux décennies avec Rose Kennedy (2001). Un cap symbolique pour cet auteur-compositeur-interprète aussi brillant que prolifique, aussi passionnant qu’insatiable, reparti pied au plancher à peine sa tournée hexagonale achevée sous les acclamations publiques. “C’est la première fois de ma carrière que j’enregistre un album sans l’once d’un plug-in ou d’une programmation”, avance-t-il d’entrée pour présenter Saint-Clair, un titre largement inspiré du temps passé à Sète depuis sa plus tendre enfance. Pour ce faire, BB a travaillé en équipe resserrée, avec trois musiciens de sa tournée : Pierre Jaconelli (guitares, basse), Johan Dalgaard (claviers) et Philippe Entressangle (batterie). Cette formation volontiers réduite lui permit ainsi d’aller à l’essentiel : alterner les morceaux dansants et les ballades émouvantes sur un disque riche de dix-sept titres, où il vous file la chair de poule en contant sa vie en chansons définitives.