[Intro : Zequin]
Pour moi, ça, c'est, c'est les gens, ils croient pas en Dieu, ma gueule, ils ont pas la foi. Alors, moi, j'essaye de pas trop m'laisser submerger par ces réalités là parce que j'pars du principe que, être mature ou être amour, c'est être abandonné plutôt que d'abandonner, être méprisé plutôt que de mépriser, être incompris plutôt que de ne pas comprendre les gens, être tranquille, tu vois ?[Couplet unique : Youssoupha]
Au-dessus dе moi, y a Dieu, c'est pour ça qu'j'arrête pas d'apprеndre
Parfois, les gens me comprennent mieux que moi-même j'arrive à m'comprendre
La sagesse n'attend pas l'paradis, je traîne une vie d'stress
Zequin a dit que, la haine, c'est la version caillera d'la tristesse
Je brille presque parce qu'il fallait oser l'faire
J'idéalise jamais le quartier, il a sa part dans nos échecs
Ne cherche pas la rage devant, la vie est dure comme rage de dent
Dépressif, je suis comme un négro qui fait du rap de blanc
Rap de grand notoire mais j'mets des filtres
Trop tard pour qu'j'me défile, j'mérite Oscar tellement j'me fais des films
J'me méfie plus des frères du quartier qu'des catins la nuit
Car, chez nous, y a moins de chagrins d'amour que de chagrins d'amis
Chacun sa miss, chacun son commérage
C'est pour les beautés rares que je fais du pe-ra sur un air d'opéra
Rare comme un gars du quartier qui laisse parler ses rêves
Rare comme un chanteur R'n'B qui se lèche pas les lèvres
Quittons ces rues, bandeur de cité, c'est nul
À l'heure où j'rappe ce texte, mon grand frère est encore en cellule
Ou derrière une serrure, une prison vers Valenciennes
J'peux lui écrire une lettre, en faire un son tah le rap français à l'ancienne
Quand on déprime, on l'cache en se donnant un style
Désormais, j'suis pourtant assez riche pour aller voir un psy
Mais j'préfère dehors, les tonnes de bruits, les virées même sous fortes pluies
Avec les potes, on décolle en buvant des alcools hors de prix
Avec la famille, en c'moment, c'est pas trop ça
Grande famille, c'est pour la vie mais, en c'moment, c'est pas trop stable
Sur WhatsApp, on s'écrit même plus pour l'ramadan, apparemment
Et, bientôt, on s'écrira même plus pour les enterrements
Les faux conflits deviennent conflits inévitables
Famille africaine, tu connais, les héritages, les rancunes véritables
J'mérite pas les HLM, ça traumatise
Faut que j'finisse aux Maldives parce que, maman, c'était woman king
C'est pas parce que j'ouvre pas ma gueule que j'ai peu d'emmerdes
Tu sais qu'le borgne n'a qu'un œil mais il pleure quand même
L'insomnie s'en mêle et, le lendemain, le terrorise
5 heures du mat', j'écoute Zequin et ses théories
[Outro : Youssoupha & Zequin]
Prim's, lumière sur vous
Lumière sur vous
J'ai envie d'citer une phrase de Youssoupha qui dit : "Le contraire de l'amour, c'est pas la haine mais bien l'indifférence". Parce que, en vrai de vrai, t'as vu, quand t'aimes pas un raclo, frérot, tu regardes pas c'qu'il fait, tu penses pas à lui envoyer d'message, tu veux juste pas l'cala, t'as vu ? Alors que, quand tu mets d'la haine sur quelqu'un, c'est qu'd'une certaine manière, y a d'l'amour, en vrai de vrai. Quand t'as été trahi, la première chose que t'éprouves avant d'éprouver d'la haine, c'est d'la tristesse mais, ensuite, pour pas avoir à être en zina, tahi en.. tahi, recroqueviller sur toi-même, tu pleures et tout... tu reconvertis ta tristesse en colère, tu vois ou pas ? Mais, en vrai de vrai, avant... c'est-à-dire qu'en vrai de vrai, la haine, c'est un sentiment qui est rattaché à l'amour, parce que c'est déjà éprouver une émotion...