Serge Fiori (né le 4 mars 1952 à [Petite Italie]], Laval) est un auteur-compositeur-interprète québécois d'origine italienne. Il est surtout connu pour son rôle essentiel au succès du groupe musical québécois Harmonium, groupe-phare au Québec pendant les années 1970.
Issu de la communauté italienne de Montréal, Serge Fiori chante depuis l'âge de quatre ans, dans l'orchestre jazz de son père, Georges. Autodidacte, ce musicien touche-à-tout, maîtrise déjà à 12 ans, les bases de la guitare, apprises à l’oreille. Dès l'âge de 15 ans, il se produit dans les clubs et les bars de la région, avec le groupe de son père et gagne sa vie et paie ses études en communication avec sa musique. En 1972 il est approché par Michel Normandeau pour produire la musique d'une pièce de théâtre de Claude Meunier. Le projet avorte mais Normandeau et Fiori se lient d'amitié et commencent à écrire des chansons. L'aventure Harmonium débute. Rapidement établi comme le pilier d'Harmonium, il le mène d'album en album (trois albums en studio, ainsi qu'un album en concert), de 1974 jusqu'en 1978, année où le groupe se sépare définitivement.
Après les années Harmonium, Serge Fiori a composé avec Richard Séguin, autre figure de proue de la chanson québécoise, un album qui a connu beaucoup de succès (Deux cents nuits à l'heure, 1978). Vendu à plus de 200 000 exemplaire lors de sa sortie, cet album mérita plusieurs trophées au premier gala de l'ADISQ en 1979. En 1977, il écrit Duodadieu avec Luc Plamondon et Diane Dufresne et l'enregistre en duo avec cette dernière.
Après un retrait de quelques années de la scène artistique, il a composé la chanson Juste pour rire (Just for laugh) du populaire festival d'humour de Montréal et a participé à la production sonore du festival de 1984 à 1986. Puis il a lancé un album solo, Fiori, en 1986. Ce disque, plus branché sur les années 1980, a tout de même rejoint ses nombreux fans, qui l'attendaient patiemment. Depuis, un ressourcement et une réorientation de carrière ont toujours retardé le retour véritable de Serge Fiori sur disque, lui qui vit d'ailleurs très loin des projecteurs médiatiques. Durant cette période il produit deux albums de Shiva Mantra avec le musicien Peter Keogh. En 1989, il écrit et interprète la pièce Ballons percés en duo avec Nanette Workman pour son album Changement d'adresse. Il révèle d'ailleurs en 2013 que Nanette Workman et lui ont entretenu une relation d'environ quatre ans qui est à peu près toujours demeurée secrète.
En août 1997, Fiori et sa conjointe Marie-Jocelyne Dion sont victimes d'une attaque lorsqu'ils se retrouvent face a un groupe de quatre jeunes femmes qui, à trois reprises, les assaillent de coups. La mésaventure continue lorsqu'en cour, ils font face à quatre avocats de la défense qui les dépeignent, à tort, comme des prestataires de l'aide sociale, accros à la drogue, et qui les accusent d'avoir provoqué la bagarre dans le but de recevoir des prestations de la CSST.
Sa voix particulièrement chaude, ses compositions originales, complexes et uniques, sa vision de la musique ont teinté les réalisations d'Harmonium (et par extension, la musique québécoise), qui est passé d'un simple groupe folk à un groupe-culte, en seulement trois ans et trois albums.
Hissé au rang de méga-vedette, Fiori fut victime d'une attention médiatique qui constitue un phénomène unique dans la chanson québécoise, particulièrement à la suite du lancement de l'album L'Heptade, qui comportait une dimension spirituelle et qui conféra à l'artiste un rôle de gourou, aussi encombrant qu'épuisant pour le premier intéressé. Fiori raconte comment, durant les années d'Harmonium, les gens venaient camper sur son terrain et s'abreuvaient de la moindre parole sortant de sa bouche. Après la dissolution d'Harmonium, Fiori renonça à la scène et depuis lors il protège farouchement sa vie privée. En 2000, Yves Ladouceur premier gérant d'Harmonium, publia une biographie non autorisée, que tous les membres du groupe récusent.
Pour plusieurs, Serge Fiori a été (et est peut-être toujours) une sorte de gourou musical, un être exceptionnel, intègre, complet, qui n'embarque pas dans la « foire commerciale » que l'industrie musicale impose. Même s'il reste loin des projecteurs, trente ans après Harmonium, Serge Fiori est toujours très sollicité pour des entrevues, spectacles, hommages, etc. Trois générations plus tard, les albums d'Harmonium se vendent toujours très bien.
Serge Fiori vit aujourd'hui à Longueuil en banlieue de Montréal, et produit beaucoup de musique à son studio. Il aide de jeunes artistes émergents tels que Erik Mongrain, Pascale Picard, 3 Gars su'l sofa, Les Chiens Sales, The Hot Springs, ou encore Marie-Michèle Rivard. En 2006, Serge Fiori a été invité au balcon lors de son hommage à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts, à Montréal, dans le cadre des Francofolies. Plusieurs artistes de la scène québécoise ont remanié ses chansons pour l'occasion : Éric Lapointe, Loco Locass, Marc Déry, Boom Desjardins, Marco Calliari, Mes Aïeux, Catherine Durand, France D'Amour et Diane Dufresne. On y voit un Fiori profondément touché, émotif, mais en même temps mal à l'aise, en particulier lorsque lorsque Monique Fauteux et sa fille interprètent une des pièces de l'oeuvre-phare d'Harmonium, L'Heptade.
En avril 2013, Louise Thériault, une TRA, thérapeute en relation d'aide et psychosociologue qui a partagé un peu sa vie avec Serge Fiori, a publié «Serge Fiori: s'enlever du chemin». Il s'y révèle comme rarement auparavant, acceptant plusieurs entrevues avec les médias. Il parle franchement de problèmes de santé reliés à un bad trip à cause d'une capsule de drogue qui l'a jeté dans un coma à l'adolescence. Il avoue aussi souffrir d'un dérèglement au niveau du cerveau qui lui fait vivre de difficiles périodes d'anxiété. Enfin, il reconnaît avoir vécu des problèmes d'alcool, réglés depuis.
Serge Fiori lance un album éponyme le 4 mars 2014. Composé de 11 titres, il est publié par l'étiquette GSI Musique. Cet album sort 28 années après son dernier album.