La plume est son glaive et le micro, son bouclier. Si la Kalash est l’arme de
toutes les révolutions, celle de prédilection de l’artiste est sa voix. Sa lutte, il la
mène contre les travers de la société, le système capitaliste et les
discriminations.
D’où vient KALASH L’AFRO ?
D'une ville anonyme: Berre l'Etang. « Une commune où les usines font quatre
fois la taille du reste, et où les hommes ne sont plus que de la main-d’oeuvre
intérimaire quelles prennent et recrachent comme elles le veulent». C’est
justement la vision de ces usines ne cessant de cracher des flammes qui lui
inspirera plus tard le titre de son 1er album solo « Cracheur de flammes ». Pas
loin de Marseille, KALASH L’AFRO a vécu une enfance tranquille de fils
d'immigré tunisien. Jusqu'au jour où rattrapé par les aléas de la vie, le minot
doit retourner vivre pendant un an en Tunisie. Il prend alors conscience des
failles du système français et décide de canaliser sa rage dans le rap. «Quand
j’ai voulu revenir en France, on m'a causé des difficultés... Depuis, je n'ai plus
jamais demandé de papiers français ». Aujourd’hui encore, l'épisode provoque
une légitime amertume : «La France continue à traiter les pays d'Afrique
comme des colonies. Il y a un gros malaise. C'est malsain. Seule la voix du
peuple crèvera cet abcès ».
Loin des strass et des paillettes, KALASH L’AFRO ne perd pas de vue ses
véritables objectifs. « J'ai l’impression de vivre vraiment l’aventure du rap. On
a créé un label, on a sorti des produits qui tiennent la route, on tourne, on
place des jalons à droite, à gauche, mais tout reste à faire. On n’a pas de
complexe, pas de prétention. Faut que ça tourne! ». Une expression qui est
très vite devenue son mot d’ordre. KALASH L’AFRO a les crocs et ça se voit !
Il enchaîne projets sur projets dans le but de faire monter son buzz et celui de
son groupe Berreta.
C’est Dj Djel en 2002, qui séduit par l’énorme potentiel de KALASH L’AFRO
place (sans même le prévenir) un de ses titres solo sur sa compile « One Mic
1 ». Une opportunité qui lui a ouvert la porte de nombreuses mixtapes et
permis de placer son flow aride, décharné là où il le pouvait. Son style pêchu
et enragé l’ont rapidement fait sortir de l’ombre.
En 2004 les trois acolytes du groupe sortent leur Mixtape « Rimes 2 zone »,
puis en 2005 le street album « L'encre est dans l'chargeur ». Un opus qui
place enfin Berre L'Etang sur la carte du hip hop français et reçoit un beau
succès d estime de Marseille à Paris. «L'impact a été au- delà de nos
espérances», concède KALASH L’AFRO, qui, sans attendre, embraye en solo
sur Street Lourd « Réseaux pas Hallal », un titre avec Soprano des Psy 4 et
L'Algérino.
Le titre «Faut que ça tourne», hymne ravageur en feat avec Lil'Saï et Mojo sort
également en 2005 porté par un clip redoutable, qui marque la montée en
puissance de KALASH L’AFRO au sein de son groupe. Aujourd’hui, si Berreta
avance vers son premier album, il est plus que jamais l'heure des projets
personnels.
«Ce n’est pas la fin de Berreta. Je me mets en avant pour le moment afin
d’apporter ensuite la lumière sur mon groupe », explique-t-il.
C’est début 2006 que le grand public découvre l’artiste sur «Marginale
Musique », l'album de la Fonky Family, KALASH L’AFRO prête sa voix à Djel,
le Dj de la FF dans « 1984 », titre biographique, ou il raconte l'histoire du
groupe marseillais, vu de derrière les platines. Une expérience inédite qui
marque la confiance extrême d'un des mythes du hip hop français. Epaté par
le flow, tout le monde se demande alors d'où sort ce rappeur de 26 ans, le
Seul à avoir l’honneur d'être invité sur cet album événement.
Toujours en 2006, c est la mixtape « Ghettoven » qui voit le jour où le Mc
explore le personnage du même nom qu'il a créé sur la compilation « Stalag
13 » du label Streetskillz. «Ghettoven est un gars qui défend son territoire. Un
homme plus virulent que moi, un type qui se lâche». Vingt titres dont des
inédits, mixés et ambiancés par Dj Djel, avec Arkana, Soprano (Psy4),
L'Algérino et Azyatik (Lil'Saï et Tahïr) qui sortent chez Baraka Muzik et Kargal
Prod. Il réussit avec ce premier essai solo à se faire un nom sur la capitale. Ce
qui lui valut de poser aux côtés de la crème du rap sur des compiles telles que
« Illégal Radio » de Rim-K, « Taxi 4 »ou encore « Ecoute la Rue Marianne ».
En 2007 vient alors l’heure de son 1er album solo, « Cracheur de Flammes ».
Un opus très attendu du côté de la Canebière et qui vient récompenser plus
de dix années d’activisme dans l’underground phocéen.
Il s’est entouré de quelques-unes de ces grosses pointures du hip hop, à
savoir Le rat Luciano, Soprano, Arkana, Lino, Mystik. Des artistes qui comme
lui privilégient « la plume et la revendication» dans leur rap. Un critère
primordial pour ce Mc militant et engagé. Dès les premières notes de l’intro: «
Sec-Sec » KALASH L’AFRO donne le ton de l’album. Sans faire dans la
démagogie, il lâche un cocktail explosif de cinglantes vérités. Sur les titres
« Le monde d’aujourd’hui », « Vendeur de Rêves » ou « RAS », il dresse ainsi
un tableau assez sombre de la société qui l’entoure. Il se fait aussi l’écho des
jeunes qui galèrent quartier, enfermés dans leur routine. À côté de ces titres
subversifs, il est capable de faire tomber le masque sur des titres personnels
comme la touchante lettre destinée à ses parents, « Aux êtres chers »ou
encore l’énorme « Juste un homme ».
2008 marque ensuite la sortie de son maxi « Légitime », très attendu de son
public avec la participation d’artistes comme R.E.D.K, Berreta ou encore
Azyatik.
En 2010, il signe sur le label 13ème Art music et sort "Que du seum" une
mixtape composée de quelques inédits mais surtout beaucoup d'apparitions
diverses tels que Keny Arkana, Dosseh, Smoker, Lino, Soprano, Seth Gueko
et bien d autres.
En 2011, KALASH L’AFRO revient avec son street album "Plus de seum"
avec une seule ambition, cracher encore plus de poison lyrical.
« PLUS DE SEUM » un opus détonnant ou vous pourrez retrouver le MC
du 13 plus en forme que jamais au cote d’artistes comme le Rat Luciano, Salif,
Jimmy Sissoko, six coups Mc, Alonzo et bien d’autres…